Diplômée en Lettres modernes françaises et ancienne du Queen Elizabeth College, Christina Chan-Meetoo est actuellement Maitre de Conférences au sein du Département des médias et communication à l’Université de Maurice. Celle qui a dirigé la publication sur la vie et l’Å“uvre de Kaya, le « Bob Marley mauricien », n’est pas choquée quand on la qualifie d’intellectuelle activiste.
C’est avec une certaine satisfaction que Christina Chan-Meetoo a célébré ce lundi la Journée nationale du seggae, fusion du reggae et du séga. Pour elle, le 21 février est « doublement symbolique ». D’une part, c’est la date de décès du chanteur Kaya et, d’autre part, elle coïncide avec la célébration de la Journée de la langue maternelle, dont la sienne était le créole. Une langue que Kaya a toujours valorisée à travers son art.
Celle qui a aussi mis en orbite, en 2008, Studio Mediacom, une structure audiovisuelle et multimédia pour la formation des étudiants en journalisme et communication grâce à un financement de l'agence UNESCO IPDC, confie que ses domaines d'intérêt vont des études culturelles à la théorie du cinéma, en passant par le journalisme et les nouveaux médias, avec un accent particulier sur la liberté de la presse, la réglementation des médias et les reportages sensibles au genre.
Sur le continent, elle est surtout connue à travers son ouvrage intitulé « Media Ethics and Regulation. Insights from Africa », publié en 2013. Le livre fournit des conseils pour aider les journalistes à affronter les dilemmes qui existent dans la pratique professionnelle. Il offre un aperçu éclairant des points de vue des journalistes sur leur propre industrie et un regard approfondi sur le modèle sud-africain d'autorégulation. Dans le cadre de l'approche éthique, le livre passe en revue les questions liées au reportage sensible au genre.
« Le journalisme est un bien public et la nécessité d'un contrat social clair est plus forte que jamais dans un monde où la transparence et la responsabilité sont à l'ordre du jour. Les mécanismes garantissant une pratique éthique sont essentiels et doivent être salués comme des balises pour un journalisme plus fort », soutient vigoureusement Christina Chan-Meetoo.
Il y a quelques jours, elle est de nouveau montée au créneau pour un plaidoyer visant à éliminer les stéréotypes dans la presse et pour l’inclusion de la femme aux postes-clés dans les salles de rédaction ou dans des groupes de presse Et de soutenir la création d’une base de données d’expertes prêtes à intervenir sur différents sujets et d’inciter les journalistes à s’auto-évaluer pour mieux contribuer à la mise en application de l’égalité des genres.