La 17e Conférence économique africaine s’est achevée dimanche 11 décembre à Balaclava (île Maurice). Les participants ont appelé la communauté du développement et les gouvernements à prendre des mesures décisives pour lutter contre les changements climatiques.
La Banque africaine de développement, la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique et le Programme des Nations unies pour le développement, organisatrices de la conférence, ont appelé les participants à joindre le geste à la parole en proposant des solutions concrètes pour un développement respectueux du climat sur le continent. Les participants ont affirmé que la réalisation de l’objectif de zéro émission nette - point central de la conférence de trois jours - est possible si toutes les parties prenantes s’engagent fermement, en créant un environnement propice aux partenariats public-privé notamment.
« L’Afrique est la région la plus vulnérable face aux changements climatiques », a déclaré le ministre des Finances, de la Planification économique et du Développement de Maurice, Renganaden Padayachy. « Le fléau que constituent les changements climatiques met des vies en danger », a-t-il averti avant de soutenir que si nous limitons les changements climatiques, nous changerons des vies. Plus de 350 délégués y ont physiquement pris part et des milliers d’autres y étaient connectés en visioconférence. La Conférence économique africaine 2022 était une excellente tribune pour discuter de solutions innovantes visant à soutenir un développement respectueux du climat en Afrique.
Kevin Urama, économiste en chef et vice-président par intérim de la Banque africaine de développement chargé de la Gouvernance économique et de la Gestion des connaissances, a insisté sur le fait que l’avenir de l’Afrique passera par la capacité d’innovation des jeunes Africains. S’adressant directement à la jeunesse africaine, il a déclaré : « Votre capacité d’innovation, vos connaissances, votre puissance, utilisez-les pour que nous puissions réaliser un développement respectueux du climat sur le continent. » Il a noté les riches enseignements de la conférence, y compris les défis, les solutions, et ce que le secteur privé et les États peuvent faire pour tirer parti des compétences et des technologies disponibles.
Dans un discours prononcé en son nom, l’administratrice adjointe et directrice du Bureau régional pour l’Afrique du PNUD, Ahunna Eziakonwa, a appelé à une action accélérée. « Nous devons être particulièrement attentifs aux coûts économiques, sociétaux, environnementaux, politiques et sécuritaires des transitions vertes. Nous devons comprendre pleinement les compromis et les coûts d’opportunité pour les communautés et les familles et éviter les voies qui sapent les perspectives de développement et creusent les inégalités », a-t-elle expliqué.
Le financement du climat est urgent, a-t-elle aussi insisté, exhortant les gouvernements africains à résoudre les incertitudes qui l’entourent. « Atteindre l’objectif de zéro émission nette doit également signifier atteindre la pauvreté zéro ». Pour sa part, Hanan Morsy, secrétaire exécutive adjointe et économiste en chef de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA), a indiqué que la lutte contre les changements climatiques ne devrait pas être un choix, mais un impératif pour que l’Afrique parvienne à un développement respectueux du climat.
La 17e Conférence économique africaine, à Balaclava, a rassemblé des décideurs, des experts du climat, des représentants du secteur privé, des universitaires et des représentants de la jeunesse afin d’élaborer un plan d’action destiné à guider l’Afrique dans sa lutte contre la menace due aux changements climatiques. Cette conférence organisée en collaboration avec le gouvernement mauricien avait pour thème : « Soutenir un développement sensible aux changements climatiques en Afrique ».