Le projet BioEOS ( (BIOdiversity Earth Observation and monitoring at regional Scale) a choisi de se focaliser en premier lieu sur la région Sud-Ouest de l'océan Indien pour mettre en place un démonstrateur de suivi de la biodiversité littorale. Au-delà de l'intérêt pour les écosystèmes vulnérables qu'abrite cette région (récifs coralliens, mangroves, herbiers), une telle zone présente également un gradient de pression anthropique.
BioEOS va développer des outils d’observation pour caractériser la dynamique spatiotemporelle de la biodiversité côtière, cartographier les changements, produire des indicateurs opérationnels afin de rendre compte de son état, et améliorer les mesures de conservation. Parmi les principaux besoins de connaissance identifiés, certains concernent les écosystèmes côtiers (récifs coralliens, herbiers marins) qui recèlent une biodiversité exceptionnelle. Ils sont cependant considérés parmi les plus vulnérables car les plus exposés aux pressions anthropiques, dont les impacts se cumulent.
Dans ce cadre, un ensemble de paramètres et proxy (estimation d’une variable non mesurable directement) de l’état de biodiversité sera extrait des données collectées sur les sites pilotes. Expliquer ces évaluations pour comprendre si cela vient des changements globaux ou anthropiques en modélisant la trajectoire, telle est la finalité de BioEOS.
Répondre à différents besoins et objectifs tels que l’évaluation de l'état des récifs coralliens ou le suivi de l'étendue et la structure des herbiers marins en tant que bio-indicateur de la qualité de l’eau. C’est l’ambition de ce projet d’une durée de 5 ans qui compte acquérir des données fiables et pertinentes en utilisant principalement des séries temporelles d’images acquises par plusieurs satellites.
Pour rappel, le projet BioEOS est le fruit d’une réflexion de l’ingénieur de recherche du laboratoire d’écologie benthique côtière Touria Bajjouk, sur le besoin de connaissances spatio-temporelles sur le vivant, et notamment en outre-mer. Le projet est lancé avec le soutien du Centre National d’Etudes Spatiales (France). Piloté par l’Ifremer, en étroite collaboration avec la DOI (Délégation de l’Océan Indien), BioEOS s’inscrit dans la lignée des projets portés depuis 15 ans en Océan Indien (Spectrhabent, Hyscores, ...).