La Fèt Kaf (i), quand la liberté guide les Réunionnais. Comme beaucoup de pays, l’île de la Réunion n’a malheureusement pas été épargnée par l’esclavage. Dès le début de la colonisation de l’île par les Européens, et particulièrement les Français au XVIIe siècle, des esclaves d’Afrique et de Madagascar ont été amenés sur le territoire réunionnais qui s’appelait à cette époque l’île Bourbon.
Peu fréquente au début, l’importation d’esclaves prend de l’ampleur au début du XVIIIe siècle avec la culture du café et s’intensifie à l’amorce du XIXe siècle avec l’introduction de la canne à sucre. Malgré l’abolition de l’esclavage en France en 1794, il faudra attendre le 20 décembre 1848 pour que l’abolition de l’esclavage soit promulguée par Sarda Garriga et que cesse cette pratique monstrueuse.
La Fèt Kaf célèbre la fin de l’esclavage et témoigne de ce que tous ces hommes et ces femmes asservis ont subi, pour que reste dans les mémoires leur histoire. L’expression créole Fèt Kaf signifie “Fête des Cafres”, les Cafres étant les descendants des esclaves noirs de l’île intense, mais ce n’est pas pour autant qu’elle n’est consacrée qu’à eux, bien au contraire.
La Fèt Kaf est un message de tolérance et de fraternité célébrée par tous les Réunionnais et les Réunionnaises partout sur l’île. Une population métissée qui s’unit autour de l’héritage commun qu’est l’esclavage, l’histoire d’un peuple divisé qui s’est rendu compte de sa folie. Férié depuis 1983, ce jour est un jour de festivités où résonnent le Maloya et le Séga dans le ciel de la Réunion.