Avec une croissance du PIB de 8,9 % en 2022 et 7,1 % en 2023, on peut dire que l’île Maurice est parvenu à sortir son épingle du jeu au plan macroéconomique.
Selon les analystes, la relance post-covid a connu un succès à Maurice du fait notamment d’une gestion fiscale prudente et du dynamisme qui n’a jamais fléchi du secteur financier, malgré les difficultés conjoncturelles. On peut ajouter à cela la forte capacité de résilience des entreprises de l’île.
Concernant les perspectives économiques, les prévisionnistes prédisent un avenir prometteur à condition que les grands dossiers de l’intégration, des nouvelles technologies et des défis climatiques soient pilotés avec objectivité.
Certes, tout n’est pas rose dans l’économie mauricienne. Mais même les plus pessimistes estiment que Maurice a les atouts nécessaires pour construire une économie encore plus robuste et plus durable.
Du côté de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Maurice (MCCI), présidée par Charles Harel depuis le mois de mars dernier, on rappelle que les véritables défis du moment sont le renforcement du dialogue public-privé, l’application de solutions efficientes pour mettre fin à la pénurie de main d’œuvre qualifiée et le renforcement de la compétitivité des entreprises.
En outre, Maurice est aussi appelée à mieux se positionner sur les nouveaux secteurs clés comme l'intelligence artificielle, la blockchain, l'automatisation et la biotechnologie.
Sans oublier la transition énergétique et la lutte contre le changement climatique. Pour cela, l’île doit investir massivement dans le développement des compétences, l'adéquation formation-emploi et la promotion des talents.
Les mêmes analystes qui soutiennent que l’émergence de ces nouveaux secteurs impose « un véritable changement de paradigme dans l'approche du développement économique ».
Mais l’avenir économique de Maurice est aussi beaucoup lié à son intégration régionale et internationale.
Sur ce point, le secteur privé de l’île milite pour une coopération régionale et internationale sensiblement renforcée qui accorde la priorité aux initiatives génératrices de nouvelles opportunités pour les entreprises mauriciennes et au positionnement du pays en tant que plateforme de premier plan pour le commerce et l'investissement.
Ainsi, les accords de libre-échange devraient se multiplier dans les mois et années à venir.
Notons, enfin, que Maurice a atteint un stade avancé dans sa transition démographique qui se traduit par des niveaux de fertilité et de mortalité faibles.
Le taux de fertilité a ainsi diminué de 6,1 en 1950 à 2 au tournant des années 2000 pour atteindre aujourd’hui un niveau de 1,4 enfant par femme, sous le seuil de renouvellement des générations.
Dans le même temps, l’espérance de vie à la naissance a augmenté de 15 ans, passant de 59 ans lors de l’Indépendance du pays en 1968 à 74 ans aujourd’hui.
Cette tendance conduit à la modification de la pyramide des âges marquée par un vieillissement de la population. Les projections de l’ONU indiquent que les plus de 65 ans pourraient atteindre 27 % dans les années 2050.